Des vacances qui tombent à pique

Nous sommes désormais au mois d’août. L’été est bel et bien arrivé, en témoignent ces épisodes caniculaires qui ont traversés la France récemment. En revanche, j’ai l’impression qu’il est désormais parti et que personne ne sait réellement quand il va revenir. Ceci dit moi je sais une chose, c’est que dans quelques jours je repars dans un pays que je connais bien, dans lequel je suis allée il y a… neuf mois maintenant. Parce que oui, j’ai décidé de repartir au Portugal pour deux semaines, mais pas n’importe où, chez ma famille. Cette fois-ci, je ne prendrai pas l’avion et je n’arriverai pas à destination après 2h de vol. Non, c’est un tout autre voyage qui m’attend en compagnie de mon oncle et de ses deux enfants, un trajet de 1 400 km sur la terre ferme, comme j’ai toujours eu l’habitude de le faire avec mes parents et mes sœurs.

2012. Cinq ans. 5 ans que je ne suis pas allée dans mon « petit Portugal traditionnel », 5 ans sans rendre visite à ma famille qui habite là-bas et tout autant d’années sans mettre les pieds dans la maison de mes grand-parents.

Généralement les jours qui suivaient notre arrivée, on se rendait chez ma tante où l’on fêtait l’anniversaire de ma mère et de ma grand-mère, qui sont nées à 3 jours d’intervalle, évidemment pas la même année. C’était l’occasion pour mes sœurs et moi de retrouver nos deux cousines. On aimait préparer des crêpes lorsqu’on se retrouvait mais en y réfléchissant, préparer des crêpes en plein mois d’août n’était pas forcément la meilleure idée du siècle, surtout quand il fait chaud. L’une d’elle (de mes cousines donc, pas des crêpes) parlait un peu français, puisqu’elle l’apprenait à l’école… ou plutôt au collège si mes calculs sont bons et la plus jeune connaissait quelques mots. Du coup, on a toujours opté pour la facilité et au lieu d’essayer de parler portugais avec elles, je parlais français avec l’aînée, qui a deux ans de moins que moi. Je sais, c’est pas bien… mais quand vous parlez à peine la langue et que vous savez seulement dire « Bonjour, » « merci », « au revoir », quelques gros mots que vous avez entendu de la bouche des grands et quelques mots que vous croisez régulièrement comme « glace à la fraise », « citron », « attention » etc, on n’a pas tellement le vocabulaire nécessaire pour construire une phrase correct de A à Z. Enfin, une phrase peut-être, mais une conversation, ça devenait plus compliqué. Et puis ma tante parlait français, mes grand-parents aussi, alors bon…

White 1

Depuis, les choses ont bien changé. Désormais je suis majeure, ce qui n’était pas le cas la dernière fois que j’y suis allée. J’ai mon bac, le permis, une licence en poche. Les mêmes cheveux longs, la même allure, mais avec quelques années en plus et l’expérience qui va avec. Entre temps, mes cousines sont venues habiter en France, avec leurs parents. Un bouleversement dans leur vie d’adolescentes : changer de collège, changer d’amis, de maison, de pays. Avec pour seul repère, nous, leur famille, leurs cousines qu’elles connaissaient, qu’elles voyaient arriver tout sourire l’été, en vacances. On connaissait leur maison, leur univers ; elles ne connaissaient rien du nôtre. Elles n’étaient jamais venues à la maison, du coup ça a été l’occasion. Et puis maintenant, elles sont bilingues. Elles parlent toutes les deux aussi bien français que portugais, je trouve ça génial. Moi aussi, mes « facultés linguistiques » ont évoluées en l’espace de cinq ans. Je n’ai plus peur de construire une phrase de A à Z, je peux même débuter et prendre part à une conversation, rien que ça. Et ça, c’est grâce à mes cours de portugais que je faisais en parallèle de la fac. J’avais une prof qui venait de Porto, adorable.

Donc j’en suis là, à préparer mes affaires pour plusieurs jours de paisibilité dans un cadre que je connais, et qui, vous le savez si vous avez lu mes précédents articles concernant Lisbonne, m’a manqué. Cela signifie aussi qu’à mon retour, il y aura très certainement de nouveaux articles sur ce blog, accompagnés de photos ! En attendant, j’imagine déjà le sourire de ma grand-mère sur le pas de la porte à notre arrivée, l’odeur du bacalhau assado, du poulet braisé, le goût de la Super bock, le champ de kiwi à côté de la maison, la vue depuis la maison de ma tante, les marchés, les chansons du village et le son de la langue qui a bercé mes étés.

 

 

Laisser un commentaire